Jean-Paul Sartre et son oeuvre

Jean-Paul Sartre et son oeuvre

Jean-Paul Sartre est considéré comme un moteur du mouvement existentiel. Il naquit le 21 juin 1905 à Paris. Ses premières années étaient très heureuses aux côtés de sa mère et de ses grands-parents, il ne connut pas son père. Sa famille était plutôt riche, disons bourgeoise très ancrée dans ses traditions. Un entourage féminin, son grand-père ainsi qu'un fort attachement à sa mère l'influença pour le reste de sa vie. N'ayant pas connu son père, Sartre releva cette absence paternelle comme positive. Du fait qu'il ne s'affronta jamais à l'autorité paternelle, il connut très tôt un goût pour la liberté.

Le petit « Paulou » découvrit la puissance des mots pour une première fois chez son grand-père. Sartre raconte en détail cet événement touchant dans son livre partiellement autobiographique Les Mots. Il y raconte aussi la perte de son père dont il n'entendit jamais la voix. Un certain temps après la mort de son père, sa mère se maria avec un homme que Sartre détestait. Avec le temps ce fut une des raisons de son départ pour La Rochelle. En cette période il découvrit sa laideur et en plus, la violence de la première guerre mondiale lui semblait inacceptable. En conséquence, les lectures et l'écriture étaient pour lui une sorte d'échappatoire à la réalité. Sartre lui-même avoue : « J'ai écrit mon premier roman à huit ans. Je ne peux pas voir une feuille de papier blanc sans avoir envie d'écrire quelque chose dessus. »

Sartre fit de brillantes études au lycée Henri-IV à Paris, où il rentra en 1920. Il y connut son ami Nizan et les deux devinrent inséparables. Les deux amis suivaient leurs études à l'École Normale supérieure, où Sartre rencontra son ami Raymond Aron. Sartre décida de continuer ses études de philosophie. Ce temps fut le moment de sa rencontre avec Simone de Beauvoir, son futur amour « nécessaire », contrairement à ses amours « contingentes ». Lorsqu'il faisait ses études, il travaillait dur, il fut passionné et influencé par Faulkner, Hemingway et particulièrement par Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.

Après avoir fini ses études, il partit enseigner la philosophie au Havre en 1931. Il écrivait passionnément et éditait ses premières publications. Il publia plusieurs œuvres remarquables, comme L'Imagination, la Transcendance de l'Ego, La Nausée (un roman philosophique et partiellement autobiographique) et le recueil de nouvelles Le Mur. Ensuite, Sartre fut mobilisé pendant deux ans, d'abord à Nancy, ensuite à Brumath en Alsace, où il commença à écrire ses Carnets de Guerre. La Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle il était un soldat, prisonnier, résistant et auteur engagé, lui donna une conscience politique et le persuada de ne plus être un individualiste. Ayant déjà été renommé en tant qu'écrivain et philosophe il publia en 1943 L'Être et le Néant, qui devint son œuvre philosophique majeure. La même année il rencontra Albert Camus et les deux hommes devinrent aussitôt amis. Il devint également occasionnellement reporter dans le journal Combat, où il fut recruté par Camus.

Après la libération, Jean-Paul Sartre connut un grand succès et la notoriété. L'existentialisme était très à la mode. En 1945 il créa la revue appelée Les Temps Modernes, à ses côtés était sa femme Simone de Beauvoir, et des amis Merleau-Ponty et Raymond Aron. Jean-Paul Sartre était donc actif non seulement dans la philosophie, mais aussi dans le théâtre et le roman. Pour lui, ainsi que pour les autres écrivains, c'était un moyen de diffuser ses idées en gardant son esprit critique. Il sympathisait beaucoup avec le mouvement communiste avant de s'en détacher en 1956 après les événements qui se eurent lieu à Budapest. Dans ses livres on peut trouver les aspects socialistes, anti- bourgeoises, anti-américaines, anticapitalistes et anti-impérialistes. En 1964 Sartre refusa le prix de Nobel de littérature. Il mourut en 1980 à l'Hôpital Troussais et fut enterré au cimetière Montparnasse à Paris, ville où il demeurait.