La philosophie de Camus

La philosophie de Camus

- En plus de L'Homme révolté, un autre ouvrage philosophique de Camus est le Mythe de Sisyphe, dans lequel on peut apercevoir qu'il cerne les tâches de la philosophie. Sartre fut touché par l'écriture de Camus dans Mythe de Sisyphe et dans L'Étranger, mais il refusa d'accepter l'absurde comme un absolu indépassable, comme Camus affirme notamment dans le Mythe de Sisyphe : « L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde ». Camus voit un conflit entre la convoitise humaine de connaître la raison d'être et de l'impossibilité de trouver la réponse dans un monde contemporain. On ne comprend rien, ni le sens, ni la raison d'être. La première tâche de la philosophie est de chercher la réponse à la question « pourquoi l'homme devrait-il vivre ? » L'existence humaine se dirige vers la mort, ce qui nous amène à l'idée que nous vivons pour mourir. Cette existence est absurde et ne mène nulle part et l'homme est incapable de le changer. « Va-t-on mourir, échapper par le saur, reconstruire une maison d'idées et de formes à sa mesure? »

- La deuxième tâche de la philosophie est de répondre à la question : « comment l'homme devrait-il vivre dans cette absurdité ? » Dieu n'existe pas (Sartre est d'accord sur ce point), donc il ne nous aidera pas. La religion définie nos origines et peut nous donner un cadre d'existence, mais ce n'est pas suffisant pour l'homme absurde. La religion est pour lui un sens artificiel. L'homme absurde n'accepte pas l'offre de la réponse divine, il accepte uniquement la réponse humaine. L'homme absurde ne croit pas aux prophètes, au paradis ou à l'enfer. S'il croit, il n'a pas assez d'imagination pour ne pas suivre aveuglément les représentations dépassées et périmées. Une des façons de trouver du sens dans l'absurdité serait d'accepter les dieux et les conventions. Une autre manière serait d'accepter l'absurdité telle qu'elle est et de lui insuffler un sens et établir un but. Pour l'homme absurde il n'y a pas de l'avenir, seule la présence compte (Sartre n'est pas d'accord sur ce point). Le suicide serait aussi une des façons de faire taire l'absurdité, mais justement le refus du suicide, c'est la passion et la révolte de l'homme, son exaltation de la vie.

- On peut dire que l'homme vit bien quand il connaît l'absurdité de son existence. Il vit quand même – et cela est le plus important. Dans sa vie absurde il y a sa grandeur et sa force. La conception des philosophies de Sartre et de Camus existentielle a des points communs : on peut dire que les deux philosophes concordent sur la question de la liberté, de la responsabilité humaine et sur l'absurdité, dans laquelle l'homme est obligé vivre.